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Comics, bateau et consécration

Intéressons nous cette semaine à César Malflore, 27 ans, tatoueur depuis maintenant 2 ans et demi. Dessinant depuis petit, adorant l'univers de Tex Avery, des cartoons, puis s’intéressant aux comics américains, l'idée de devenir tatoueur s'impose petit à petit à lui.


Découvrons sans plus attendre son parcours pour le moins original !



Salut Malflore, pour commencer, peux-tu nous raconter comment tu as plongé dans cet univers spécial et tellement enrichissant qu'est le tattoo ?


Au départ, je souhaitais bosser dans la BD, ou l'illustration. Ça, c'était avant de découvrir le tattoo en lisant des bouquins de fmx ou d'autres sports extrêmes. Je me disais que ces mecs avaient quand même grave la classe ! J'ai ensuite attendu les premières heures de la majorité pour passer à l'acte à mon tour : c'était une tête de mort sur l'omoplate, pas du trad du tout, quelque chose de plus graphique. Il n'était au final pas terrible, mais à l'époque j'avais tenu à le dessiner moi-même (gros relou!). J'ai fait cette première pièce chez Golem Tattoo, par son apprenti de l'époque. C'était une sorte de test pour moi. Tu sais, tu as tout les gens autour de toi qui te disent qu'un tattoo fait "horriblement" mal, donc tu ne sais pas trop à quoi t'attendre. Résultat des courses ... je me suis endormi ! Je t'avoue que ça a été un prétexte pour en faire un autre un peu plus tard ! C'est à ce moment là que j'ai commencé à m'intéresser au trad. Au départ j'étais à fond sur le travail de Derek Noble ou uncle Allan, que je trouve dingue, puis à force de recherches, j'ai fini par découvrir le trad, son côté efficace, solide et indémodable. Ce qui m'a vraiment fait prendre mon destin en main, c'est ma pièce de Shon Lindauer. Je lui ai demandé un de ses loups trad. Je me rappelle qu'il a mis une heure pour me le faire en freehand plus le tattoo lui-même. J'ai complètement halluciné sur sa technique et sa rapidité. Aujourd'hui, ça reste une de mes pièces favorites.




C'est grâce à cette séance que tu t'es vraiment lancé dans le tattoo ?


Durant la séance, le tatoueur m'explique qu'il est parti de son shop aux alentours de Los Angeles avec un pote à lui, une centaine de dollars en poche et un peu de matos. Ils se sont ensuite payé un billet d'avion pour un autre pays, ont tatoué là-bas puis avec leurs revenus ils se sont à nouveau payé un billet d'avion pour un nouveau pays et ainsi de suite ! Les gars ont fait le tour du monde en quelques mois et les voilà désormais à Montpellier ! J'ai trouvé ça incroyable, et donc oui, ça a été un déclic ! A l'époque, j’enchaînais les tafs alimentaires, je ne savais pas trop quoi faire de ma vie et je me suis dit "ces gars ont une vie de rêve, partir faire le tour du monde en tatouant c'est juste génial!"


Comment ça s'est passé à partir de ce moment là pour toi ?


J'ai commencé à bosser en parallèle de mon taf et j'ai essayé de me perfectionner. J'ai démarché quelques shops du coin et trouvé quelques opportunités dans des street shops pas très bien réputés. Petit à petit en parlant avec des potes qui venaient du milieu, j'ai compris qu'il fallait mieux que je prenne le temps de trouver un bon apprentissage plutôt que d'être dans le premier shop venu où je n'allais rien apprendre et bosser pour des types qui sont là juste pour se faire du biff ! Dans le tattoo, t'as pas le droit à l'erreur, si dès le départ tu prends les mauvais automatismes, c'est foutu ! Pendant 3 ans j'ai jonglé entre le travail et le dessin. Un jour mon contrat s'est terminé, ma copine de l'époque m'avait quitté, un nouveau départ s'imposait ! Après avoir démarché tous les shops de Montpellier, j'ai bien accroché avec un tatoueur qui ne pouvait malheureusement pas me prendre à l'époque. Il m'a proposé une sorte d'alternative : il connaissait quelqu'un qui montait un shop sur un bateau : Sailor Kea ! Je voulais absolument participer au projet ; comme j'avais bossé dans la menuiserie, j'ai aidé à faire des travaux, et en échange j'avais un apprentissage ! C'est par exemple là que j'ai appris le fonctionnement d'une machine, et que j'ai tatoué ma première petite pièce.


En parlant de ta première pièce, on te connait pour tes tattoos trad, mais tu fais également un peu de japonais, aimerais-tu en faire davantage ?


Si j'ai choisi ce style pour son côté intemporel et pérenne dans le temps. Le japonais reprend ses codes ! J'adore bosser ce style et j'y viendrai peut être, mais disons que je bosse plutôt au feeling. J'aime vraiment faire de tout, tout est bon à prendre que ce soit lettrage, dot, tribal ... Toute technique est bonne à prendre et c'est bien d'avoir plusieurs cordes à son arc. J'aime parfois sortir de ma zone de confort : parfois on me demande des pièces qui sont en total désaccord avec ce que j'ai l'habitude de faire mais je prends ça comme si c'était un challenge ! J'aimerai faire plus de japonais. Je bosse sur des petites pièces et je ne te cache pas que j'adorerai entamer des gros projets comme un bras tout en jap. Ça peut être un super bon exercice : les gros projets poussent plus à la réflexion ; c'est intéressant de réfléchir à la construction, pour que le tattoo vieillise bien, qu'il soit lisible et harmonieux !


Au niveau de mes inspirations, j'adore le travail de Horitada, c'est tellement propre, bien pensé et solide ! J'aime aussi beaucoup Filip Leu qui reste une grosse référence. Sinon il y a aussi Vince Pagès, Greg Christian ou encore Rich Hardy. La liste est longue tu sais !

Il me semble qu'en 2014, il s'est passé quelque chose de vraiment dingue pour toi, peux-tu nous en dire plus ?


Après quelques années passées sur la péniche, Sailor Kea et moi avons décidé d'ouvrir, au centre ville de Montpellier, Moderne Electrique Tattoo. C'est à ce moment là que je suis officiellement passé d'apprenti à tatoueur !

Le plus important était vraiment de monter un shop de qualité où on prendrait le temps avec clients, un endroit chaleureux, accueillant !


Quand tu te vois maintenant, avec le salon, le mondial du tatouage auquel tu as participé, ne trouves-tu pas ça dingue ?


Franchement, j'ai l'impression que c'est allé super vite ! J'ai commencé à faire la convention de Pau, mais j'étais sur le stand, je regardais comment se passaient les séances etc, mais je ne tatouais pas encore. Je devais distribuer les flyers et faire la promo de l'ancien salon. Le dernier jour de cette convention, Sailor Kea, que j'accompagnais, m'a dit de prendre mes machines et mon book ; il a insisté et a dit " on ne sait jamais ". J'ai donc bossé tout le week-end et tatoué mon premier client de convention ! J'ai vu que j'en étais capable et j'ai donc ensuite fait d'autres convention. Le mondial du tatouage a été pour moi une consécration ; j'y étais et je n'y croyais toujours pas ! Pour moi c'était vraiment réservé à l'élite. J'y allais comme visiteur depuis des années, mais une fois que tu es de l'autre côté de la machine, c'est vraiment impressionnant : tu es entouré de tueurs et du dois faire tes preuves ! Et puis, on ne peut pas dire que c'est une simple convention, c'est vraiment un événement à part !

Pour terminer, peux-tu nous parler de tes projets ?


J'aimerai bien me mettre un jour "on the road" et voyager comme le font Shon Lindauer ou Cécile Pagès, profiter de la vie, faire des rencontres et bien sûr apprendre ! Je compte pour le moment profiter de ma clientèle montpelliéraine et essayer de bouger en guests à l'occasion, chez des personnes que j'apprécie humainement et professionnellement ! Je vais aussi essayer de faire des conventions et guests à l'étranger : je pense que ça peut être une pure expérience ! Au final, je n'aime pas forcer les choses alors on verra où le vent me porte !


Comment le contacter ?


Instagram : malflore


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